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mercredi 30 novembre 2011

Re-bonjour la dictature

Un spectre en chasse un autre. Un 6ème calife déboulonne un despote « présidentiel ». Un peuple fait la Révolution et en paie les pertes alors que les nouveaux tribuns en récoltent les dividendes.
Le « Printemps arabe » s’apprête à entamer sa deuxième année en Tunisie. Ben Ali, déboulonné, aura fait la politique de la terre brûlée. Il aura tout fait pour, d’abord, faire le lit de l’intégrisme – voyez la Manouba – et exercé une telle répression féroce contre les Islamistes qu’on croyait que c’en était fini avec eux. En aucun cas, on ne pensait que les jeunes révoltés tunisiens, pour la plupart modernistes, allaient faire cadeau de la Tunisie à Ennahdha.

Celui-ci est confondu par cette « divine surprise », comme l’a écrit Béchir Ben Yahmed, au point que, dans les premiers jours de « renaissance », de démocratie et de frilosité aussi, ils ont été chercher des alliances avec la CPR de Marzouki et Ettakatol du surprenant Ben Jaâfar.

Aujourd’hui, que les tractations autour des deux commissions battent leur plein, dégageant l’odeur âcre de fin de rêve, et cette impression avilissante des illusions bernées et perdues, Ennahdha arbore l’arrogance romaine du « vini, vidi, vici ». Normal : cela fait bien un moment qu’on avait tiré les marrons du feu et que le « vote-sanction » (oui un vote sanction contre la Démocratie) conférait aux Nahdhaouis les volubilités jubilatoires d’un sixième califat, de la résurgence de l’empire des ténèbres et, cela va venir, la chasse aux sorcières !
Va-t-on vers un éclatement de la Troïka, maintenant que le futur Premier ministre se prépare à verrouiller le pays. Pas évident ! Car, en plus, rien n’échappera à la toile de fond islamiste. Ni la Banque Centrale censée rester indépendante. Ni encore le Conseil Supérieur de la Magistrature et certainement pas la Constituante – disons-le franchement – prise en otage par Ennahdha.
Qu’en sera-t-il de l’Assemblée du 30 novembre ? Rien. Parce que les dés (pipés à la base) sont jetés.
Pourquoi Ennahdha ne réagit-il pas contre les outrances des Salafistes ? Jamais il ne le fera. Il faut toujours laisser rôder un loup garou !
Raouf KHALSI

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