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mardi 12 juin 2012

Clôture hier à Tunis des travaux du 3e congrès du dialogue Sud-Nord Méditerranée : Un autre jalon de la compréhension mutuelle

Selon certains participants, «le Congrès n’a pas ciblé les problèmes, et aucune statistique n’existe.  Or, c’est le minimum pour une évaluation objective». Pour d’autres, l’incompréhension de l’Europe est à relever, ainsi que le flou qui entoure le concept de partenariat souhaité par la société civile de la rive sud. «L’Europe veut imposer surtout au Sud, une politique sécuritaire».
Les travaux du 3e Congrès du dialogue Sud-Nord Méditerranée pour une vision commune du futur, tenu à Tunis, se sont clôturés hier par l’adoption de la déclaration de Tunis. Avant cela, les rapporteurs des six ateliers mis en place ont procédé à la lecture des recommandations émises par les participants aux ateliers. Une lecture qui s’est faite en présence de représentants des autorités publiques  des deux côtés de la Méditerranée qui ont  tenu à souligner que les changements intervenus dans les pays du Sud doivent être dorénavant pris en compte. Ainsi ils ont fait part de leur volonté d’associer à l’avenir la société civile dans leurs agendas. Mais au-delà de cette prise de conscience, les congressistes ont notamment tenu à relever la persistance d’un sentiment général d’incompréhension mutuelle de part et d’autre de la Méditerranée. Autre constat relevé à trait à l’insuffisance du politique dans la gestion des relations autorités publiques – société civile. Ainsi il est reproché au politique de ne pas être assez ouvert au dialogue. Pour pallier à ce constat, il sera ainsi suggéré d’amener les organisations internationales à imposer la société civile dans le dialogue institutionnalisé avec les gouvernements.
De l’avis des certains participants la responsabilité de dégager une société civile active incombe aux pouvoirs publics. Et d’estimer que l’émergence de cette société civile permettra dans un second temps d’impliquer les jeunes dans le processus démocratique dans le but de devenir des acteurs politiques.  Toutefois, un appel sera aussi adressé  aux associations de la société civile en vue de  s’organiser, de se professionnaliser, de se former, d’échanger les expériences et tirer profit des différentes diasporas installées dans les pays du Nord, d’autant sera-t-il rappelé que les réseaux existent. Ce qu’il faut c’est juste de faire un travail pour favoriser la connaissance mutuelle. Cette démarche sera-t-il indiqué permettra à la société civile de gagner la confiance des pouvoirs publics et éventuellement associée au pouvoir décisionnel. L’un des principes fondamentaux de la déclaration finale relève que «la relation société civile-pouvoirs publics dot être basée sur l’écoute et le respect mutuel».  Pour ce qui est de la question migratoire, elle aura été l’un des sujets dominants au niveau de tous les ateliers, il sera recommandé de revoir le système en vigueur qui n’est pas fait pour faciliter la libre circulation des personnes entre les deux rives de la Méditerranée. Dans ce contexte, il sera relevé qu’une forte remise en cause de la formule du visa a été soulignée en raison de son aspect humiliant pour le demandeur. Lors des ateliers les représentants de la société civile ont également exprimé leurs attentes vis-à-vis des autorités publiques et des ONG du nord et ont livré leur conception des formes  que  pourraient prendre le partenariat en construction entre les deux rives. Le vice président du Mouvement européen France en charge des relations internationales a affirmé que «l’Union européenne doit mettre autant d’énergie à développer son partenariat avec le Sud qu’elle en a mis avec l’Europe de l’Est». Un  autre participant tunisien a déclaré que «nous ne voulons plus être que des plages pour des vacances » relevant que « dans bien des cas au lieu et place du dialogue espéré, nous avons eu un monologue».  En réponse à cette demande, un membre du Parlement européen a réitéré la disponibilité de son institution à coopérer affirmant qu’elle «tâchera de répondre à l’espoir de l’avenir».
Pour ce qui de l’accusation proférée à l’égard de l’Europe d’avoir soutenu les dictatures en place avant l’éclosion du «printemps arabe», ses représentants officiels se sont défendus en affirmant  «qu’elle saura compenser dans le futur cette  défaillance quand bien même estimeront-ils l’Europe n’était pas absente». Cependant pour nombre de participants, la rive nord aura du mal à concrétiser ses engagements dans la mesure où le Congrès de Tunis, n’aura pas réussi à passer à la vitesse supérieure après la dynamique enclenchée en 2006 par le Congrès d’Alger. Selon l’un d’eux, «le Congrès n’a pas ciblé les problèmes et aucune statistique n’existe. Or de son avis, c’est le minimum pour une évaluation objective». Une autre participante relèvera l’incompréhension  de l’Europe et le flou qui entoure le concept de partenariat souhaité par la société civile de la Rive Sud. Elle affirmera que «l’Europe veut imposer surtout au Sud une politique sécuritaire». Autre difficulté relevée et qui risque de se dresser sur la voie du partenariat recherché est inhérente au fonctionnement même de la commission européenne à l’heure actuelle traversée par des courants attractifs et contradictoires. Mais pour l’UE le futur ne pourra être que celui que le mouvement européen a pensé. Toutefois,   il mettra en garde le Premier ministre tunisien, Hamadi Jebali, qui est intervenu à la fin du congrès, si les pays de la rive Sud, à l’image de la Tunisie sont ouvertes à l’idée d’un partenariat entre l’Europe et la société civile de ce côté de la Méditerranée, des garde-fous doivent être mis s’agissant notamment du financement qui doit être transparent et de la tentation de l’Europe de s’ériger en tutrice des associations qui la composent  
Mais en dépit de la conviction que la voie menant à la mise en place d’un partenariat mutuellement bénéfique aux deux rives sera parsemée d’obstacles, tous sont cependant d’accord sur la nécessité qu’il faille continuer le dialogue et le débat. Rendez-vous est pris dans trois ans dans un pays de la rive nord pour l’organisation du 4e Congrès du dialogue Sud-Nord Méditerranée. Il est à noter enfin que les propositions élises par le Comité Algérie ont été retenues. Ainsi, M. Jo Leinen, président du Mouvement européen international a déclaré dans son intervention de clôture que l’idée d’instituer une journée du dialogue qui sera célébré chaque 26 février, en référence à la date de l’adoption de la déclaration d’Alger doit être concrétisée. Il a annoncé qu’il sera à Alger en 2013 pour célébrer cette journée.
N. K.

http://www.elmoudjahid.com/fr/actualites/28953/?comopen

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